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Niger : la Banque Mondiale indique qu’1,2 milliard d’euros ne seront pas versés au pays cette année

(Les Échos du Niger 11) Dans un récent rapport, la Banque mondiale a estimé qu’environ 1,2 milliard de dollars ne seront pas versés au Niger au cours de l’année en cours. Ce montant représente approximativement 6 % du PIB du pays. La suspension des aides publiques au développement de plusieurs pays et organisations explique cette situation.

Dans les détails, la France, l’Allemagne, le Luxembourg et l’Union européenne devaient verser au pays environ 375 millions de dollars cette année. Mais à la date du 26 juillet 2023, jour du coup d’État, seuls 28 % de cette somme avait été décaissé.

Les États-Unis devaient de leur côté versé 442 millions de dollars d’aide économique au pays. Mais ce 10 octobre 2023, l’administration Biden a décidé de qualifier les événements du 26 juillet de coup d’État de coup d’État. Par conséquent, et même si on ne sait pas quel pourcentage de cette somme a été déjà versé, le reste ne le sera pas.  Les responsables américains ont néanmoins précisé que l’aide humanitaire à destination de la population allait continuer.

Ajoutée à l’aide publique au développement versée par les pays, la Banque mondiale et le FMI assuraient également un appui budgétaire de plusieurs centaines de millions de dollars au gouvernement du Niger. Avant le coup d’État, seuls quelques dizaines de millions ont pu être versés, sous la forme de prêts et de subventions.

L’institution monétaire internationale a aussi indiqué que la croissance du pays, initialement prévue à 6 % n’allait plus être que de 2,3 %. Toujours selon elle, le pays va connaitre des retards dans les projets d’infrastructures. Les travaux de la centrale hydroélectrique de Kandadji sont déjà aux arrêts et la centrale de Gorou Banda financée par l’Agence française de développement semble aussi être en sursis. « La situation financière de la NIGELEC va se détériorer avec l’augmentation des coûts, ce qui pèsera sur l’investissement privé » indique aussi la Banque Mondiale.

On note aussi un arrêt des investissements dans la Muraille verte qui devrait augmenter la vulnérabilité des communautés rurales. Parlant de l’éducation, la Banque mondiale a indiqué que 2 millions d’enfants en moins pourraient ne pas être scolarisés, dont 800 000 filles. L’institution s’est aussi inquiétée des dangers liés à l’insécurité alimentaire et a indiqué qu’au moins 700 000 personnes de plus tomberont dans l’extrême pauvreté cette année dans le pays.

De son côté, le premier ministre de la Transition, Lamine Zeine a déclaré à plusieurs reprises que le pays avait les moyens de surmonter la crise actuelle sans pour autant dévoiler la stratégie que comptait adopter le CNSP.

Mawulolo Ahlijah