Niger : face à la pénurie des produits alimentaire de base, l’État réduit les taxes douanières
LesechosdunigerOct. 1, 2023Lire l'original
(Les Échos du Niger) Depuis le 26 juillet et le coup d’État contre le président Bazoum qui refuse toujours de démissionner, le coût de la vie a connu une forte hausse au Niger. Les sanctions de la Cédéao contre les nouvelles autorités militaires expliquent en grande partie cette situation qui fait peser une réelle menace de crise alimentaire sur la population civile. Dans une note en date du 29 septembre, le colonel Abou Oubandawaki qui est en charge de la douane depuis le 11 août a indiqué que pour enrayer la situation de pénurie qui concernait certains produits de première nécessité, le gouvernement avait décidé d’une baisse de 25% sur la base taxable de ces produits.
Il s’agit en tout et pour tout de 10 produits dont le riz, des pâtes alimentaires, l’huile alimentaire, le concentré de tomate, le lait, les bouillons, les préparations alimentaires, la farine de blé et le sucre. Ladite mesure entre en vigueur indépendamment et ne tient pas compte de la provenance du produit. Elle demeure applicable jusqu’au 31 décembre 2023.
Cette mesure est favorablement accueillie par une population qui ne sait plus où donner de la tête. De 11 000 francs CFA, le prix du sac de 25 kilos de riz est passé à 17 500 francs voir plus en moins de deux mois. Le prix des autres produits alimentaires a connu une hausse similaire. À Niamey, ce 30 septembre, des centaines de personnes se sont bousculées devant les locaux d’un opérateur économique qui a décidé de vendre le sac de riz à 12 000 francs.
Dans la plupart des boutiques, le rationnement est devenu la règle. Les acteurs de la société civile se sont mobilisés pour demander aux commerçants de ne pas vendre plus de deux sacs aux habitants par crainte qu’une pénurie artificielle ne prenne place.
Néanmoins, dans un contexte dans lequel les frontières restent fermées, beaucoup se demandent comment les opérateurs économiques vont-ils s’y prendre pour faire arriver ces marchandises au Niger. Le pays n’a pas développé de véritables routes commerciales avec l’Algérie et s’approvisionnait principalement à travers les ports de Cotonou et de Lomé. Le Togo et le Bénin continuent d’appliquer les sanctions de la Cédéao contre le Niger.
Pour d’autres citoyens, la question qui se pose est de savoir si les commerçants, après avoir profité de ces largesses douanières, vont baisser leurs prix ou continué par faire de la surenchère. Ces citoyens estiment que le CNSP doit prendre des mesures complémentaires pour stabiliser le prix c’est-à-dire définir un prix plancher et un prix plafond pour l’ensemble de ces produits.
Mais au-delà des spéculations, les prochaines semaines nous permettront d’apprécier l’efficacité de ces mesures.
Mawulolo Ahlijah