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Alpha Condé se confie un an après sa chute : « j’ai fait 3 erreurs fatales »

Le 5 septembre dernier, Alpha Condé, alors président de la Guinée, a été renversé par le Colonel Mamadi Doumbouya. A un petit peu moins d’un an de ce coup d’Etat, le journal Jeunes Afrique rapporte les confessions de Alpha Condé lui-même, qui lèvent le voile sur les circonstances ayant conduit à sa chute brutale.

D’après Jeunes Afrique, Alpha Condé reconnait avoir commis trois erreurs, dont deux qui lui ont été « fatales ». Le premier, c’est qu’après avoir réussi à avoir son 3e mandat, Condé a brusquement coupé le fil avec plusieurs guinéens qui avait directement accès à lui, changeant de numéro. « Il a changé ses numéros de téléphones portables », selon Jeune Afrique qui précise que cela l’a coupé de précieuses sources d’information qui, il (Alpha Condé, ndlr) en est persuadé, l’auraient averti de ce qui se tramait contre lui.

Pourtant, le chef d’antenne de la DGSE à l’ambassade de France à Conakry lui avait conseillé de rapatrier à la présidence les services de la Direction générale du renseignement intérieur et de la placer sous son autorité directe, poursuit la même source. Alpha Condé a opposé un « niet ». Il regrette à posteriori de ne pas l’avoir fait.

L’erreur la plus sérieuse commise par le président déchu est son excès de confiance vis-à-vis de la grande muette. Après une réforme difficile des services de sécurité, engagée depuis 2011, Alpha Condé croyait désormais son armée républicaine et débarrassée de « ses démons putschistes ». Ne répétait-il pas à satiété qu’il n’y aura plus jamais de coup d’État en Guinée ? Erreur. Le réveil du 05 septembre fut brutal.

« Si j’avais su que Doumbouya était un ancien légionnaire français… »

Egalement, Alpha Condé assure que ce n’est pas lui qui a nommé son tombeur, le Colonel Mamadi Doumbouya, à la tête des Forces spéciales, d’après Jeune Afrique. « Le CV de

 Doumbouya 

ne m’a jamais été soumis ; si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi », confiait-il récemment à un visiteur. Pourtant Doumbouya a déclaré avoir été reçu à deux reprises par le président Condé.

La nomination de Doumbouya à la tête des forces spéciales -que les guinéens ont découvert en 2018 lors du défilé militaire à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée-, serait venu d’un groupe de pression composé du Premier ministre Kassory Fofana, du ministre de la Défense Mohamed Diané, de son conseiller spécial Tibou Kamara et du général Namory Traoré, rapporte Africaguinée.